Comment survivre au temps des fêtes sans culpabilité
À l’approche du temps des fêtes, cette petite voix, qui nous ordonne de nous contrôler et de nous priver de tout dessert sucré, remonte souvent à la surface. Elle est accompagnée d’un sentiment de culpabilité alors que tout ce que l’on souhaite c’est de savourer chaque instant accompagné de nos proches. Lorsque la crainte de perdre le contrôle devient trop envahissante, on finit par céder. On tombe alors dans le cercle vicieux de la restriction et de la culture des diètes. Mais comment s’en sortir?
Festivités et prise de poids
La culpabilité ressentie émerge souvent de la croyance qu’en se permettant de manger ce que l’on veut, nous sommes inévitablement voués à prendre du poids. Mais est-ce réellement le cas? Tout d’abord, il faut savoir qu’aucun aliment n’a le pouvoir de faire prendre ou perdre du poids. Et non, la tourtière et la bûche de Noël ne s’accumulent pas dans nos réserves plus rapidement que n’importe quel autre aliment. Souvent, c’est notre relation avec la nourriture qui nous amène à manger certains aliments comme s’il n’y avait pas de lendemain. En effet, plus on se prive d’un aliment, plus il devient attirant.
Faites ce petit exercice avec moi : si je vous dis de ne pas penser à une bûche de Noël, quelle est la première chose qui vous est venue en tête? Eh oui, une buche de Noël!
En règle générale, les aliments sont tous constitués de glucides, protéines et lipides qui fournissent à notre corps des calories. Une calorie n’est qu’une mesure d’énergie dont notre corps a besoin pour fonctionner. Peu importe ce que l’on mange, une partie de cette énergie sera utilisée par nos cellules alors que le reste sera entreposé dans notre foie et nos muscles. À long terme, grignoter en l’absence de faim ou manger au-delà de notre sentiment de satiété (au point de se sentir inconfortable) peut amener notre corps à entreposer le surplus d’énergie consommé sous forme de gras. Pas de panique, la prise de poids n’arrive jamais en un seul repas ou une seule journée.
Écouter ses signaux de faim et de rassasiement
Afin de savoir quand manger et quand s’arrêter, il faut porter attention à nos signaux de faim et de rassasiement. L’alimentation intuitive est une habileté qui prend beaucoup de temps à développer. Nous vivons à un rythme tellement rapide que nous avons fini par nous déconnecter complètement de notre corps. Moins nous y portons attention et plus les signaux seront subtils. Par exemple, rien que de penser à la nourriture peut être un signal qu’il serait temps de manger un petit quelque chose. De la même manière, les aliments deviennent graduellement moins goûteux lorsque nous n’avons plus faim. Toutefois, en présence d’aliments d’exception, on peut facilement être tenté d’en manger plus que nécessaire. Et il n’y a aucun problème à cela, tant que ça reste une exception! Il est bien plus bénéfique de savourer cet aliment d’exception que de se sentir coupable de l’avoir mangé. Être conscient des décisions que nous prenons nous permet de sortir du cycle de la privation. Prenez l’exemple qui suit :
Charles adore la tarte au sucre de sa grand-mère. Étant donné qu’il n’a la chance d’en manger qu’une fois par année, il arrive à Charles de manger 3 pointes à lui tout seul. Il finit souvent par avoir mal au cœur après le repas pour cause d’avoir trop mangé. Cette année, Charles fait face à deux scénarios possibles. Dans le premier, Charles appréhende l’arrivée de la tarte au sucre. Il se souvient comment il a perdu le contrôle l’année dernière. Avant même de l’avoir mangée, Charles se sent coupable et vaincu. Lorsque sa grand-mère lui offre une pointe, il va même jusqu’à refuser d’en manger, pensant qu’ainsi, il gardera le contrôle sur son alimentation. Son envie s’intensifie jusqu’à ce qu’il finisse par céder. Il en mange une pointe, deux, trois… se promettant à lui-même qu’il se remettra au régime demain. Au fond de lui, Charles a l’impression d’avoir échoué et se sent coupable d’avoir baissé les bras aussi facilement.
Dans le second scénario, Charles reconnaît qu’il adore la tarte au sucre de sa grand-mère et qu’il n’a pas l’occasion d’en manger souvent. Il attend l’heure du dessert avec impatience. Le moment venu, il s’en sert un gros morceau malgré le fait qu’il n’ait plus faim. Il savoure chaque bouchée, conscient du plaisir que ça lui apporte même si ce n’est pas l’aliment le plus nutritif pour sa santé. Il n’est que légèrement inconfortable et il en demande une seconde part pour emporter.
Voyez-vous la différence entre les deux scénarios? Lors du premier scénario, Charles perd le contrôle et finit la soirée se sentant inconfortable et coupable de son choix. Est-ce vraiment ce que l’on souhaite en cette période festive qui devrait être remplie de joie, d’amour et de compassion envers soi-même? Lors du second scénario, Charles s’autorise à se faire plaisir. Il sort ainsi du cycle de la privation, rendant l’aliment « interdit » beaucoup moins attirant. Il est satisfait après un gros morceau de tarte et en demande une seconde part pour demain. Quel scénario amènerait à une prise de poids et une relation malsaine avec la nourriture à long terme selon vous?
À l’approche des fêtes, je vous invite à être bienveillant envers vous-même et à l’écoute de votre corps. Profitons du moment présent et n’oublions pas que manger fait partie des petits plaisirs de la vie. Partageons ces doux moments avec ceux que l’on aime plutôt que de nous effondrer sous le poids de la culpabilité. Je suis passée par là comme la plupart d’entre vous et rebâtir une relation saine avec la nourriture m’a pris beaucoup de temps et de courage. Ensemble, nous y arriverons, un morceau de tarte à la fois!
Joyeuses fêtes!
